LE PRINTEMPS DES POÈTES, DÉCOUVREZ DE NOUVEAUX POÈMES …

 

Cette année encore le printemps des poètes ne peut se dérouler en réunion conviviale.

Vous avez jusqu'à demain lundi 29 mars pour nous envoyer le ou les poèmes que vous avez écrit(s) ou découvert(s) par mail ou par courrier.

Une fois tous les poèmes publiés, chacune, chacun pourra choisir son poème préféré en nous envoyant son choix à : info.vivreasimiane@gmail.com.

Pas de prix, juste le plaisir de relire celui qui aura séduit le plus grand nombre.



Poème n°12

Écrit par Gérald Chauvreau, quelques mots très printaniers écrit pour un almanach qu'Annie Cros réalise en calligraphie et motifs pour chaque mois de l'année 2021.


"Mars"
 
Un mois, une planète, un dieu, 
La sève qui monte
Et la jeunesse qu'on envoie à la guerre.



Poème n°13

Présenté par Josie Tamburini, "Le front aux vitres" de Paul Eluard, extrait du recueil "L'amour la poésie" 1929 ;

Le poète évoque ce point de tension ultime où l'absence et l'attente aiguisent le désir.


"Le front aux vitres"


Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j'ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par-delà l'attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent


Poème n°14

Écrit par Gérald Chauvreau. Retrouvez Gérald sur le site short édition : https://short-edition.com/fr/auteur/gerald-chauvreau


"Il y a des murs de vieux lierres" 


Il y a des murs de vieux lierres où l’air
parait appartenir à un hier,
dont les trouées tamisent une lumière
qui proviendrait d’une vie dépassée.
Planquée là sous un amoncellement
de présents qui ont cessés d’exister,
percée de brèches béantes dans l’ antan,
la muraille pourtant tient bon, se défend.
Lors, j’aperçois un soleil prisonnier
de la mémoire et des temps anciens,
à moitié enterré, voué à l’oubli,
empreint d’une nostalgie infinie.
Invisible à ses contemporains,
riverains desquels il est mitoyen,
dissimulé derrière son camouflage,
le mur se jette, s’écroule sur le boulevard
pour, semble-t-il, s’emparer des remparts.
Perdu entre deux rangées de garages,
un échangeur, une rue, deux travées
de barres d’immeubles, à la croisée
des abandons et du carbonifère, 
il s’allonge jusqu’au chemin de fer
comme s’il pouvait remonter les âges,
découvrir ses parements de pierres
et reconstruire une cité tout entière.
Mais il n’est désormais qu’une ruine
qui sans le lierre finirait de mourir.
Plus je le regarde plus il m’inspire 
le respect de son rôle, ses origines :
ce qu’il devait être beau et imposant
ou bien laid, chargé de cris et de sang,
le mur d’un secret, son murmure.
De quel édifice était-il le mur ? 
Le mur d’une antique manufacture,
le soubassement d’une vive structure
d’un monument fantasmagorique,
d’une fière fortification mirifique,
d’un incroyable ouvrage, sa relique
Ou bien d’une banale bâtisse, l’ossature 
Ou encore d’un abattoir, sa ceinture ?
Aussi, je parle à un mur sans appareil, 
décapité, mutilé, sans oreilles,
un étrange enchevêtrement lithique, 
un embroussaillement de verdure 
jointé de racines, enduit de fractures,
squelette d’une architecture amnésique.
Alors mur ! Dis-moi tout ce que tu sais !
Tu en as vu des vertes et des pas mûres,
des pisses d’ivrognes et de chiens, j’en suis sûr ;
tu ne me dis rien de qui tu étais,
mais rien, de ton curriculum vitae,
ton état civil, ton identité
ni comment a-t-on pu te dénommer.
Tu sais, des noms de murs, moi j’en connais :
mur des lamentations, mur de Berlin
le mur de la honte, le mur d’Hadrien
le mur de la peste, le mur de la faim,
mur de la paix, celui des fédérés,
le mur...toujours celui des séparés.
Pas assez illustre, pas assez de veine,
on a pas pris la peine de te nommer,
on a pas pris la peine de te raser,
on pas pris la mesure de ta peine
de n’être passé à postérité.
Qui pourrais-tu encore intéresser
sinon moi, qui par hasard t’ai croisé ?
Tu m’as chamboulé, tout interloqué,
interrogé sur le sens d’une vie
ordinaire et puis, de mourir en vain.
Seul se souviendra d'un vieux lierre ami 
cramponné dans ton agonie, ta fin.


Poème n°15

Présenté par Serge Pagès, extrait du poème "Les rougeur des matinaux" de René Char. Recueil "Les Matinaux" 1950.  Les "matinaux" étaient des vagabonds qui parcouraient la contrée. Le poème intitulé « Rougeur des matinaux » est constitué de 27 parties. Ici, le troisième segment.


III
Impose ta chance, 
serre ton bonheur et va vers ton risque. 
À te regarder, ils s'habitueront.



Retrouvez les poèmes précédents : 

Poèmes 1, 2, 3 : https://vivreasimiane.blogspot.com/2021/03/le-printemps-des-poetes-vos-premiers.html

Poèmes 4, 5, 6, 7, 8 : https://vivreasimiane.blogspot.com/2021/03/le-printemps-des-poetes-de-nouveaux.html

Poèmes 9, 10, 11 : https://vivreasimiane.blogspot.com/2021/03/le-printemps-des-poetes-de-nouveaux_25.html

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