LE COIN DU LECTEUR : Laisse aller ton serviteur, Simon Berger

 Le groupe de lecture vous présente dans cette rubrique un résumé de livres que certains d’entre-nous ont particulièrement appréciés.

Aujourd'hui, Josie Tamburini vous présente : Laisse aller ton serviteur, Simon Berger

" Ceux qui apprécient la musique de Bach aimeront ce court récit où se mêlent fiction et réalité.

Pendant l'hiver 1705 Jean Sébastien Bach est organiste à Arnstadt. Il n'a que 20 ans mais déjà sa réputation grandit. L'un de ses élèves lui révèle l'existence d'une partition rare de Dietrich Buxtehude, le maître de Lübeck qui fut l'ami de son père Ambrosius. Il en achète un exemplaire, sept cantates sur les blessures et les souffrances du Christ. La découverte de cette musique christique plonge le jeune Bach dans une extase qui ne le quittera plus. Il décide de franchir à pied, malgré le froid glacial, les 100 lieues qui le séparent de Lübeck où vit Buxtehude avec sa famille, un vrai pélérinage initiatique semé d'embûches, toutes surmontées avec allégresse, comme dans un palpitant roman d'aventure. Mais le moteur ici n'est pas l'amour d'une belle ou la haine d'un ennemi. C'est l'alliance première de la foi et de la musique qui anime le jeune compositeur en quête de vie spirituelle. Il séjournera quelques mois chez le vieux maître, puis repartira transformé. Il n'est plus le même homme ni le même musicien. Buxtehude lui aura enseigné l'humilité extrême, avec des mots de tous les jours : « Nous ne sommes que des serviteurs...Nous faisons de la musique comme les domestiques font la vaisselle », de retour à Arnstadt, Bach se sentira incompris. « On voulait une musique qui parlât pour Dieu ; mais quelqu'un venait de lui enseigner qu'il fallait une musique qui parlât de Dieu, à Dieu », suprême abnégation de l'homme et du musicien ! Simon Berger, grâce à un style dense et inspiré, tente d'épouser cette quête spirituelle dans toute sa puissance et son mystère. 




Note : Simon Berger, tout jeune auteur né en 1997, s'est probablement inspiré- mais rien ne le dit- d'un texte du musicologue Gilles Cantagrel ; « La rencontre de Lübeck, Bach et Buxtehude » 2003

 

Commentaires

  1. Et un remerciement tout particulier à Stéphane, notre libraire au Bleuet, qui nous a fait découvrir ce texte si dense, sans fioritures, et d'une grande profondeur. Je crois que nous avons été plusieurs, au club de lecture, à être séduits par ce petit livre (petit par la taille, grand par l'importance).
    Gilbert

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