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Affichage des articles du mai, 2020
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De la solitude et de la liberté : un sacré sujet de débat que Fernando Pessoa nous propose par l’intermédiaire de Gérald ! Ceci est extrait du « Livre de l’intranquillité de  Bernardo Soares » Fernando Pessoa, nouvelle édition et traduction, Christian Bourgeois éditeur 2011 : 283 L.I La liberté, c’est la possibilité de s’isoler. Tu es libre si tu peux t’éloigner des hommes et que rien ne t’oblige à les rechercher, ni le besoin d’argent, ni l’instinct grégaire, l’amour, la gloire ou la curiosité, toutes choses qui ne peuvent trouver d’aliment dans la solitude et le silence. S’il t’est impossible de vivre seul, c’est que tu es né esclave. Tu peux bien posséder toutes les grandeurs de l’âme ou de l’esprit : tu es un esclave noble, ou un valet intelligent, mais tu n’es pas libre. Et ce n’est pas toi qui es concerné par cette tragédie, parce que la tragédie d’être né ainsi ne te concerne pas, toi, mais seulement le Destin confronté à lui-même. Malheur à toi si, cependant
COVID et littérature Un électrochoc méchant, jubilatoire et si bien écrit : ce texte de l’écrivain Régis Jauffret à la manière de LOUIS-FERDINAND CELINE (qui fut médecin avant d’être l’écrivain que l’on sait), est paru dans le journal l’Obs. Transmis par Martine. « Dans l’os, l’humanité…Pas besoin de regarder, de calculer la catastrophe…Tous à se rouler…Dans la trouille, leur crottin, la terreur de la crève…Et la lâcheté qui pointe son nez…Les infirmières qu’on chie des immeubles parce qu’elles ont touché la viande vérolée…Et ces planqués qui applaudissent chaque soir à la fenêtre…Que les soignants, les médiqueux, les culs-terreux des basses-fosses qui récurent les gogues des hostos…Qu’ils partent à leur place au casse-pipe…Les balconneux, ils veulent pas mourir…Restent confinés comme des cafards dans leur nid et puis à huit heures ils se pointent au balcon comme des coucous suisses…Coucou ! Coucou ! (…) Ah oui, bravo les médiqueux ! Ceux qui coûtaient trop ch
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  L'ÉVEIL Le temps suspendu reprend tout doucement sa course. Nos corps s'ébrouent, nos sens s'éveillent à d'autres horizons. Nous émergeons tous d'une certaine langueur. Au fil de ces lettres qui vous ont été adressées en ce temps de repli, un lien virtuel s'est tissé. Merci de les avoir reçues, regardées, lues. Merci pour vos  réactions, vos mots, vos réflexions, vos photographies, vos articles, vos poèmes, tous vos précieux messages pour encourager à perpétuer ce lien.   Nous avons conservé précieusement vos témoignages comme vos silences, dans cet album de notre famille humaine que nous avons construit ensemble de nos intérieurs et espérons continuer sur ce chemin d'échanges. Le temps suspendu reprend tout doucement sa course. Nous entrouvrons la porte, attirés par des vents de liberté et d'humanité, nous invitant peut-être à poser un autre regard sur le
Une phrase par jour, pour que dure le jour rayé d’oiseaux. Chaque jour une phrase, pour que dure la voix, son ombre claire pleine d’échos. 25 décembre 2012 Le goût du café, la danse des mésanges. Ça se rapproche, dit-il – la lumière entre et se retire -, c’est presque là. 6 novembre 2012 Le jaune des fleurs, le saut du chat. Le renard guette sans savoir quoi. La corneille crie. L’attente de l’herbe s’illumine. 18 avril 2014 Jacques Ancet – « quelque chose comme un cri », Éditions érès , po&psy (in extenso) Transmis par le Club de lecture.                                     
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Eclipse de terre Dessin paru dans  Der Spiegel
Magnifique sonnet de Shakespeare envoyer par Nicholas, dans sa langue (celle de Shakespeare et de Nicholas aussi) et sa traduction en français trouvée sur internet par Dadou Sonnet 98: From you have I been absent in the spring BY  WILLIAM SHAKESPEARE From you have I been absent in the spring, When proud-pied April, dressed in all his trim, Hath put a spirit of youth in everything, That heavy Saturn laughed and leaped with him. Yet nor the lays of birds, nor the sweet smell Of different flowers in odour and in hue, Could make me any summer’s story tell, Or from their proud lap pluck them where they grew: Nor did I wonder at the lily’s white, Nor praise the deep vermilion in the rose; They were but sweet, but figures of delight Drawn after you, – you pattern of all those.     Yet seem’d it winter still, and, you away,     As with your shadow I with these did play. J’ai été loin de vous au printemps, lorsqu’Avril à l’orgueilleux bariolage, revêtu de tous ses atours, répandait sur toute
De la part de Dadou et du club de lecture : Une  brève citation du poète libanais Kalil Gibran: "La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes à condition évidemment que nous n'en sortions pas broyés..." Et un extrait du Chantecler, pièce en 4 actes d’Edmond Rostand :  L’action se déroule dans une cour de ferme, les animaux s’éveillent avec le jour qui se lève, Chantecler est le roi incontesté de la ferme. La pièce débute par le « lever de rideau », pour moi ce texte est un hymne à la nature et au renouveau de chaque jour :  Le rideau, c’est un mur qui s’envole et quand un mur va s’envoler, qu’on en est sûr on ne saurait avoir d’impatience folle et c’est charmant d’attendre en regardant ce mur. (Voilà pour le confinement et l’arrêt des spectacles)   .......Et puisque la Nature entre dans notre rêve puisque pour régisseurs nous avons les coucous Chut!...il faut maintenant que le rideau se lève car le bec d’un pivert a frappé l
Gilbert nous envoie un texte de Giraudoux avec son appréciation : « optimisme lucide, pessimisme mesuré ? En tous les cas c'est grand. » Giraudoux : Électre, dernière scène. La femme Narsès : … comment cela s’appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd’hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire, et qu’on a tout perdu, la ville brûle, les innocents s’entretuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ? Électre : demande au mendiant. Il le sait. Le mendiant : cela a un très beau nom femmes Access. Cela s’appelle l’aurore.