Gérard Chauvreau, un écrivain de Simiane, un texte de Gilbert Elkaim

Un écrivain de Simiane : Gérard Chauvreau

Le dimanche 30 avril prochain à Saint-Saturnin-les-Apt se déroulera le 6e salon du livre autoédité publiant à compte d’auteur, publications pour lesquelles l’auteur est son propre éditeur. Cela suscite parfois des interrogations, surtout compte tenu de la facilité offerte aujourd’hui par Internet. Pour autant, de très bons auteurs sont à découvrir dans ces publications. 

Parmi eux, il y a très certainement notre ami de Simiane Gérald Chauvreau que nous pourrons rencontrer à Saint Saturnin pour dialoguer avec lui et faire dédicacer ses ouvrages. Gérald est un "mordu" de l’écriture qu’il pratique depuis longtemps sous de nombreuses formes, textes de chansons et poèmes notamment. Mais depuis quelques années, il se concentre sur la forme romanesque au sens large, oscillant entre longue nouvelle et court roman. 

 J’ai souhaité dire quelques mots de trois œuvres récentes en soulignant pourquoi elles m’ont touché. Il a publié successivement "Maltrépas" en 2019, " Qui a éteint la lumière ? " en 2021 et fin 2022 " Éric Woerth, un réveillon de rêve". Il y a une alchimie mystérieuse dans le fait de sentir pendant une lecture que nous avons à faire à un écrivain. Pas un scripteur, pas un gratte papier, non. Un vrai écrivain, qui nous "accroche". La longueur ne fait rien à l’affaire, peut-être même que les plus grands écrivains écrivent court. 

Alors quoi ? Quelle originalité porte Gérald qui me le fait apprécier, même si, comme je ne m’empêche pas de lui dire amicalement, j’ai aussi des critiques à lui faire ? Il y a les sujets : ancrés dans le monde, dans la société, ils défendent des convictions, sans pour autant devenir d’ennuyeux écrits à thèse, car la pointe d’humour qu’ils contiennent nous met à l’abri de l’ennui ; c’est déjà là dans Maltrépas, qui met en quelque sorte en scène la thèse d’un historien de l’économie Carlo Cipolla sur la stupidité humaine ; mais c’est particulièrement réjouissant dans le Réveillon de rêve où grâce à la contribution totalement involontaire d’un ancien ministre des finances, deux familles marseillaises passeront un réveillon de Noël particulièrement marquant. 

Dans Qui a éteint la lumière ?, c’est la racine même du parcours de notre vie et de notre mort que Gérald recherche ; le portrait y est plus noir, l’écriture plus tourmentée, mais la fin du livre est à elle seule grandiose. Personnages bien campés, les héros de Gérald sont proches de nous, car nous les croisons tous les jours, au travail, dans la rue, au supermarché, parmi nos amis ou nos voisins. Je ne peux donc que vous inviter à encourager Gérald à poursuivre son œuvre, et pour cela à aller à Saint Saturnin, à lire ses livres à la bibliothèque de Simiane, et en les achetant pour le soutenir à en écrire d’autres. 

 Gilbert ELKAÏM