Critique littéraire : Patrick Rambaud « Il neigeait »

Cette année la France célèbre Napoléon.

Je ne vous raconterai pas sa vie mais je termine un livre de Patrick Rambaud « Il neigeait » ( éditions Grasset 2000) qui est le 2e volet d’une trilogie commencée en 1997 avec « La Bataille », livre pour lequel il avait obtenu le prix de l’Académie Française ainsi que le prix Goncourt, le 3e volume s’appelle « l’Absent »( éditions Grasset 2005 ». 

Ce livre raconte la grande retraite de Russie mais surtout les échecs de Napoléon ; parti avec des milliers de soldats recrutés dans toute l’Europe pour conquérir la Russie sur fond de rivalité avec les anglais, Napoléon s’enlise dans le froid terrible . Patrick Rambaud nous décrit les milliers de mort, ce froid terrible, le courage mais aussi les lâchetés de cet homme qui croyait sauver la France mais qui s’est laissé dévorer par sa mégalomanie en commençant par se faire sacrer empereur. Il décrit surtout toutes ces petites gens qui avaient cru en leur grand homme, qui obéissaient à un courage patriotique qui les a conduit à la mort dans le grand silence blanc ( on parle d’un minimum de 300000 morts, sans compter les recrues étrangères ni les civiles). 

On sort de cette lecture sonné, écoeuré de sang versé et de bravoure inutile, mais je n’ai pas pu arrêter la lecture de ce livre extraordinaire. 

A la dernière page l’auteur nous donne à lire ce poème de Victor Hugo dont il a utilisé les premiers mots pour son titre : « L’Expiation » tiré des Châtiments, en voici les premiers vers : 


Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. 

Pour la première fois l’aigle baissait la tête. 

Sombres jours ! L’empereur revenait lentement, 

Laissant derrière lui brûler Moscou fumant. 

Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche. 

Après la plaine blanche, une autre plaine blanche. 

On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau. 

Hier la grande armée, et maintenant troupeau. 

On ne distinguait plus les ailes ni le centre : Il neigeait. Les blessés s’abritaient dans le ventre 

des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés 

On voyait des clairons à leur poste gelés 

estés debout, en selle et muets, blancs de givre, 

Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre. 

Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs, 

Pleuvaient ; les grenadiers surpris d’être tremblants, 

marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise. 

l neigeait, il neigeait toujours ! La froide bise 

 Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus, 

 On n’avait pas de pain et on allait pieds nus…. 


 Ce livre que je vous recommande vivement se trouve à la bibliothèque

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